4 étapes pour prendre soin de votre enfant intérieur et vous réaliser pleinement
Qu’est-ce que l’ « enfant intérieur »
Du nom latin puer aeternus, ce concept désigne la part d’enfant en chacun de nous qui influence nos pensées, nos actions et nos relations.
C’est comme un noyau effervescent qui renferme les ressentis accumulés au cours de notre enfance.
Ces derniers infusent nos pensées et nos intentions et influencent chaque seconde nos comportements.
L’enfant intérieur est un concept développé et popularisé par le psychologue américain Eric Berne, qui en a fait la base de l’analyse transactionnelle (AT).
Selon sa théorie, notre monde intérieur est habité par trois états du moi, que nous utilisons plus ou moins bien : le Parent, qui établit les règles ; l’Adulte, qui pense, décide et résout les problèmes ; l’Enfant, qui ressent et réagit.
Comprendre ses blessures émotionnelles
La plupart du temps, notre enfant intérieur est blessé et en souffrance, car nous avons dû essuyer, à plusieurs reprises, tout au long de notre existence, des critiques, blâmes, rejets et nous portons également les blessures de nos parents et ancêtres si elles n’ont pas été guéries.
Pour Lise Bourbeau, qui s’appuie sur les recherches du psychiatre américain John Pierrakos, tous nos maux – que ce soit nos problèmes physiques, émotionnels et mentaux – proviennent de cinq blessures :
- Le rejet, il prend sa source avant 3 ans, par le rejet du parent du sexe opposé. Cela crée un manque de nourriture affective et de dépendance.
- L’humiliation, avant 3 ans, provoquée par un contrôle excessif de la mère. Provoque le sentiment d’indignité .
- La trahison, enracinée entre deux et quatre ans avec le parent de sexe opposé. Engendre des attentes vis-à-vis de l’autre, la séduction, la manipulation.
- L’injustice se fonde entre quatre et six ans, avec le parent du même sexe : pression de perfection. Cela entraîne un contrôle excessif, une raideur et une dureté envers soi.
- L’abandon est provoqué par un manque de nourriture affective de la part du parent du sexe opposé. Des comportements de victime, de dépendance et de solitude peuvent s’en suivre.
Ces cinq blessures émotionnelles sont à l’origine de notre apparence extérieure et de nos comportements , quelle que soit notre culture, notre éducation ou notre position géographique.
Nous sommes tous une composition de ces cinq blessures à des degrés différents, une ou deux sont prédominantes.
La blessure intérieure peut être comparée à une blessure physique que tu as sur la main depuis longtemps, que tu ignores et que tu as négligé de soigner.
Tu as plutôt préféré porter un gant pour ne pas la voir. [..]
Nombreuses sont les occasions où nous nous croyons rejetés, abandonnés, trahis, humiliés ou traités de façon injuste.
En réalité chaque fois que nous nous sentons blessés, c’est notre égo qui aime croire que quelqu’un d’autre est à blâmer. Lise Bourbeau
Reconnaître ses masques, et ceux des autres, et adopter de nouveaux comportements pour guérir ses blessures
Et pour ne pas contacter les souffrances qui y sont attachées, nous – petits enfants, afin de survivre et nous adapter à notre environnement – avons façonné des masques:
- Le rejet : masque du fuyant. L’individu s’isole, passe inaperçu, s’éloigne des gens, ne veut pas déranger, s’organise seul, a de la difficulté à parler en public car se sous estime, refoule au lieu de s’exprimer. Se rejette, même si au fond il désire tant être aimé. A peur de la solitude, plus enclin à l’anxiété, à l’angoisse, la panique.
- L’humiliation : masque du masochiste. N’écoute pas suffisamment ses besoins, sauveur du monde qui s’épuise, débordé, s’oublie et souffre pour les autres, a peur de la liberté car le risque d’être humilié si ose est présent, se refuse le plaisir, se manque de respect, n’écoute pas assez ses besoins, son intuition, ses goûts, s’humilie soi-même.
- La trahison : masque du contrôlant. Difficulté à déléguer, manipule pour arriver à ses fins, a des attentes nombreuses, parle fort, impose son point de vue, manque de délicatesse en termes de communication, contrôle pour ne pas être trahi, susceptible, autoritaire, humeur changeante, se sent supérieur aux autres, l’apparence est importante, impatience. Se trahit à répétition sans le réaliser.
- L’injustice : masque du rigide. Parmi les blessures les plus difficiles à porter, on retrouve celle-ci et la trahison. Se coupe beaucoup de ses émotions et ses ressentis autant émotionnelles que physiques, perfectionniste, froideur, envieux, aime bien paraître, refuse d’avoir de l’aide car sera pas aussi bien fait, cache leur émotions jusqu’un rire forcé, ne respecte pas ses limites, rationnel, besoin d’avoir raison ce qui repousse les gens car pas dans le senti mais très cérébral, se justifie encore et encore. Dur avec soi et les autres, l’ego étouffe la joie.
- L’abandon : masque du dépendant. Besoin d’attention important, se sent victime (pourquoi moi…) les autres sont responsables de mon bonheur si ils changeaient aussi, se sent facilement seul, triste, fait les premiers pas suite à une dispute pour ne pas être abandonné et endure plus qu’à son tour, facilité à dramatiser, pleure facilement, peur de la solitude, angoisse à l’idée d’être seul, facilement dépendant affectif, peur de s’affirmer, dans son non verbal on remarque lors de ses communications qu’il s’appuie sur ses coudes, un mur, etc. pour se sentir soutenu, etc. S’abandonne en fait.
Des protections qui, au fil des ans, freinent l’épanouissement.
Lorsque nous portons ces masques, nous ne sommes plus nous-mêmes. Lise Bourbeau
Peu à peu, à mesure que les blessures se guérissent, l’individu redevient ce qu’il veut être :
- le fuyant prendra la place qui lui revient et osera s’affirmer;
- le masochiste vivra sa sensualité sans culpabilité ni honte et écoutera ses besoins avant ceux des autres;
- le contrôlant vivra sa personnalité de chef et dirigeant sans vouloir contrôler les autres et sera plus vrai;
- le rigide retrouvera sa grande sensibilité naturelle et se donnera le droit de ne pas être toujours parfait;
- le dépendant sera plus capable d’être seul, de demander de l’aide seulement pour le besoin et non pour de l’attention.
Le processus de coaching fait souvent émerger des blessures émotionnelles non guéries . La prise de conscience de son fonctionnement interne est un premier pas vers plus de sérénité.
Le coach n’est pas thérapeute et lorsque la souffrance émotionnelle est trop grande , l’accompagnement par un psychologue peut être nécessaire.
Ce n’est pas ce que l’on vit qui fait souffrir, mais bien la réaction à ce que l’on vit, à cause de blessures non guéries. Lise Bourbeau
Guérir son enfant intérieur en prenant soin de lui
Prendre le temps de se reconnecter à son enfant intérieur, c’est s’autoriser à guérir ses blessures émotionnelles enfouies qui empêchent d’avancer.
Le reconnaître et le libérer, c’est reconnaître et libérer son essence profonde, son potentiel créatif, sa spontanéité et, finalement, sa nature profonde.
C’est développer sa sécurité intérieure et faire grandir des graines de confiance en soi.
La bienveillance à l’égard de votre part enfantine s’exprime en vous accordant ce dont aviez besoin, enfant : de la douceur, du confort, être valorisé, réconforté, etc.
Soyez un parent pour cet enfant.
Selon Thich Nhat Hanh, voici la méthode en 4 étapes :
- Écoutez ce qu’il exprime à travers vos émotions, impressions, appréhensions, peur, excitations, envies, etc.
- Rassurez-le comme on rassure un enfant
- Communiquer avec lui par le dialogue intérieur
- Partagez avec lui vos joies et réussites
Par exemple, si vous souffrez d’une blessure d’abandon, observez-vous dans les situations où vous ressentez de nouveau ce sentiment.
Soyez conscients simplement de le vivre.
Quand je n’ai pas conscience de l’existence de mon « enfant intérieur », je me malmène au quotidien, parce que cela demande beaucoup de courage d’oser aller tendre l’oreille vers lui pour entendre tout ce qu’il a à dire.
Parce que c’est cela, s’aimer soi-même.
Entendre son enfant intérieur, en prendre soin comme une mère intérieure et agir pour le protéger et le laisser s’épanouir, tel un père intérieur.
C’est en se créant sa propre famille d’amour à l’intérieur, que l’on ne se sent plus jamais seul dans la vie.
Anne Cazaubon
Sources:
Lise Bourbeau (2000) Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, Editions ETC
Thich Nhat Hanh (2016) Prendre soin de l’enfant intérieur, Editions Poket